Synthèse Introduction








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Direction générale des médias et des industries culturelles
Service du livre et de la lecture

Enquête sur les actions des bibliothèques territoriales
en matière d’éducation artistique et culturelle (EAC)

– Janvier 2015 –

Enquête sur les actions des bibliothèques territoriales

en matière d’éducation artistique et culturelle (EAC)
Synthèse
Introduction

1. L’éducation artistique et culturelle, un axe politique majeur

2. Qu’est-ce que l’éducation artistique et culturelle en 2015 en bibliothèque ?

3. Les modalités de l’étude

Première Partie : L’éducation artistique et culturelle en bibliothèque : état des lieux …………… 10
I) Les cadres d’action de l’éducation artistique et culturelle en bibliothèque …………………………………… 12

A) Des pratiques peu formalisées

B) Le développement du conventionnement

C) Les conséquences de la réforme des rythmes scolaires
II) Les moyens et ressources à mobiliser ……………………………………………………………………………………… 19

A) Les ressources financières

B) La nécessaire implication des collectivités

C) La place et le rôle de la bibliothèque
III) Le point sur les réalisations ………………………………………………………………………………………………… 24

A) Les publics concernés

B) Les activités proposées

C) L’EAC : où et quand ?

D) Quels initiateurs et quels intervenants ?
Les chiffres clés ………………………………………………………………………………………...………………………… 30
Partie II : Vade-mecum, guide d’accompagnement des bibliothèques territoriales au développement d’actions d’éducation artistique et culturelle…………………………………….…………… 323
I) De l’action culturelle à l’EAC

A) Réorienter les outils et savoir-faire existants

B) Satisfaire aux critères de l’EAC

C) Développer l’atout numérique

II) Adapter l’organisation de la bibliothèque

A) Une question d’organisation globale

B) Une question de moyens humains

C) L’élaboration d’un projet d’établissement
III) Les interlocuteurs

A ) Les référents en matière d’EAC

B) Les collectivités

C) Les partenaires



Partie III : Les bonnes pratiques de l’éducation artistique et culturelle ………………………………… 48
Fiche 1 : La bibliothèque départementale de la Vendée (BDV)

Fiche 2 : Les actions de la BDP du Bas-Rhin

Fiche 3 : La Médiathèque départementale de l’Hérault

Fiche 4 : Le CTL du Grand Angoulême : les touts-petits et leurs parents à l’honneur

Fiche 5 : Les médiathèques de Rennes

Fiche 6 : Un projet régional, « Le siècle de Gutenberg » en Franche-Comté

Fiche 7 : Le PLEA de Bar-le-Duc

Fiche 8 : La médiathèque L’Odyssée de Lomme

Fiche 9 : Les temps périscolaires à Limoges

Fiche 10 : Le CLEA jeunesse intercommunal de Roubaix-Tourcoing-Wattrelos

Fiche 11 : La Fête du livre jeunesse à Villeurbanne

Fiche 12 : Les actions du Pavillon Blanc de Colomiers dans le cadre du PedT

Fiche 13 : Le CTL jeunesse de Chevilly-Larue
Conclusion …………………………………………………………………………………………………………………………… 62
Bibliographie ……………………………………………………………………………………………………………………..… 67

Annexes

Circulaire n° 2013-073 du 3-5-2013 sur les parcours d’éducation artistique et culturelle ……………………… 73

Fiche récapitulative sur les types de conventionnements culturels ………………………………………………….. 79

Questionnaires envoyés aux bibliothèques, élaborés par Aristat …........................................................... 83

Tableaux de statistiques élaborés par Aristat …....................................................................................... 129

Synthèse
En 2013, le ministère de la Culture et de la Communication a lancé une enquête sur l'EAC dans les bibliothèques territoriales auprès d'environ 400 collectivités. L’un des principaux objectifs de cette enquête dirigée par le Service du livre et de la lecture était d’identifier les nouvelles actions et le positionnement des bibliothèques territoriales au moment de la mise en place des parcours d’EAC en 2013 et de la réforme des rythmes scolaires. Les chiffres issus de l’enquête permettent de pallier l’absence fréquente d’évaluations et d’études de la part des bibliothèques.
Cette étude se présente donc comme l’occasion de constater les bénéfices et les difficultés de la nouvelle politique culturelle envers le jeune public (qui prend appui sur des pratiques antérieures dans la majorité des cas) et de la réforme des rythmes scolaires dans ses premières applications.
Elle montre que près de 90 % des bibliothèques municipales et intercommunales proposent des activités culturelles aux enfants de 4 à 11 ans. Les bibliothèques départementales sont également très actives auprès des 12-15 ans, en lien avec la compétence des Conseils généraux sur les collèges. Enfin, l'intervention massive sur la petite enfance est une originalité du réseau de lecture publique : l’État soutient cette dynamique dans le cadre de l'opération nationale « Premières pages », qui vise à accompagner des projets territoriaux de développement de la lecture chez les 0-3 ans.
La littérature apparaît également comme la première discipline valorisée dans le cadre des activités éducatives proposées par les bibliothèques puisqu’elle est présente dans environ 70 % des projets .
Cette action culturelle en direction du jeune public ne réunit pas systématiquement tous les critères de définition de l'EAC. La pratique artistique ne semble pas au centre des projets. De même, la moitié des bibliothécaires interrogés ne considèrent pas le concours d'un tiers partenaire ou prestataire comme nécessaire à la mise en œuvre d’une action d'EAC – moins de 45 % identifient l'artiste comme central dans le dispositif. Les partenariats sont, dans l'ensemble, peu formalisés (environ 10 % des bibliothèques déclarent que les partenariats font systématiquement l'objet de conventions).
Ces quelques constats suggèrent des pistes de progression possibles. L’inscription des partenariats dans la durée, clé du succès des projets, en est une. Pour garantir cette pérennité, la convention apparaît comme un levier afin d'identifier les besoins des partenaires, se doter d'un cadre commun et objectiver les moyens nécessaires. L'enquête identifie un besoin de formation interprofessionnelle sur l'EAC : l'inscription de cet axe dans une convention peut aider les acteurs à s'organiser localement. Formaliser les partenariats doit aussi permettre de mieux les évaluer, de se doter d'indicateurs pertinents pour analyser l'impact des actions, non seulement sur le public, mais aussi sur le fonctionnement des établissements, qui consacrent souvent d'importants moyens humains à ces politiques et dont l'organisation peut être remise en cause par la réforme des rythmes scolaires.
A ce titre, le conventionnement avec l’État, dont la bibliothèque serait partie prenante, a vocation à favoriser le travail en transversalité entre les acteurs éducatifs culturels d'un territoire, si possible en lien avec le Projet éducatif territorial (PEDT), pour un aménagement du temps périscolaire dans lequel la lecture publique aura toute sa place.

Le présent document comprend également deux parties pratiques à destination des bibliothèques territoriales et des élus : un vademecum proposant un certain nombre de conseils pratiques ; une série de fiches mettant en avant des projets éducatifs particulièrement intéressants.

Une version enrichie de ce rapport sera proposée à la rentrée 2015.

Introduction



  1. L’éducation artistique et culturelle, un axe politique majeur

Dès 2012, dans le cadre de la priorité à la jeunesse accordée par le Président de la République, Aurélie Filippetti et Vincent Peillon, alors respectivement ministre de la Culture et ministre de l’Éducation nationale, ont souhaité relancer avec force une politique déjà ancienne : l’éducation artistique et culturelle1. Ainsi, le 3 mai 2013 est parue la circulaire n° 2013-073 sur les parcours d’éducation artistique et culturelle, qui a été suivie le 8 juillet par la loi n° 2013-595 d’orientation et de programmation pour la refondation de l’école de la République, dite loi Peillon.

Impulsée par l’État, l’éducation artistique et culturelle s’est historiquement appuyée sur la double action des ministères chargés de la Culture et de l’Éducation nationale et de leurs services déconcentrés : direction régionale des affaires culturelles (Drac) et rectorat2. Ces politiques sont largement partagées par les communes et les intercommunalités. Caractérisées par des rythmes et des moyens différents selon les configurations locales, les politiques menées par les collectivités passent au premier plan : c’est au niveau local que se joue maintenant le développement de l’EAC3, et de manière d’autant plus patente que la mise en œuvre de la réforme des rythmes scolaires4 a été confiée aux communes.



  1. Qu’est-ce que l’éducation artistique et culturelle en 2015 en bibliothèque ?

L’EAC est une politique publique partagée qui répond à plusieurs critères de définition spécifiques5. Dans le cadre mis en œuvre à partir de 2012, l’EAC s’adresse en particulier aux enfants et aux jeunes entre 0 et 18 ans6, avec une ambition de continuité entre les temps éducatifs (scolaire, périscolaire et extrascolaire) et tout au long du cursus éducatif. D’autre part, les actions d’EAC reposent sur trois « piliers », qui sont l’approche sensible (la rencontre avec un artiste et/ou une œuvre), l’approche cognitive ou pédagogique (l’acquisition de connaissance) et la pratique artistique. L’artiste et l’œuvre d’art – y compris l’œuvre littéraire – sont donc au cœur du dispositif de médiation.
L’EAC se distingue donc d’autres notions proches comme l’action culturelle en bibliothèque. De quoi parle-t-on exactement ? D’animation ou d’action culturelle ? Ou encore de médiation ? Et en quoi se distingue l’éducation artistique et culturelle7 ? Tous ces termes sont souvent employés indifféremment alors qu’ils ne sont pas interchangeables. Un système de distinction peut être avancé : là où l’animation désigne un ensemble de pratiques (mises en place à destination des usagers pour mettre en valeur les collections et animer ponctuellement le lieu), la médiation désigne plutôt une attitude, un état d’esprit du bibliothécaire. Ainsi, « la médiation est une manière d’être dans son métier, faisant appel à des qualités de contact, de disponibilité. Elle est cette position de “passeur” entre publics et bibliothèque8 ». Il existe d’autres définitions, moins centrées sur la personne du bibliothécaire : la médiation est l’ensemble des « dispositifs qui ont pour fin d’éveiller, d’ouvrir les usagers à du nouveau, de l’inconnu, des œuvres, des formes, des idées ou des connaissances nouvelles.9 » On retrouve donc la dimension sociale de la bibliothèque qui, en établissant une politique de médiation, assure la démocratisation culturelle. L’expression « action culturelle » qui tend de plus en plus à remplacer le mot « animation », se réfère quant à elle à un projet cohérent d’animations et se rapproche en cela du terme « politique ». L’action culturelle, qui se teinte aussi d’une dimension sociale, comprend en plus une notion d’engagement auprès du public et de la collectivité territoriale.
Si l’on considère ces définitions, l’éducation artistique et culturelle se rapproche de l’action culturelle : elle en partage l’esprit de formalisation – puisqu’il est préconisé de construire des actions cohérentes, avec des parcours EAC, autour de projets pédagogiques et culturels –, la notion d’engagement – puisqu’elle repose sur la concertation entre tous les acteurs d’un territoire, des partenariats entre les mondes scolaire, culturel, associatif et politique –, et le caractère social – puisque l’objectif est de lutter contre les inégalités en favorisant un égal accès de tous les jeunes à l’art et à la culture.
Forte de son savoir-faire dans l’animation et la médiation, la bibliothèque est a priori bien placée pour remplir les missions dévolues à l’EAC : la sensibilisation des jeunes publics aux œuvres, l’initiation aux langages de l’art, et l’accès à la culture, cela dans les cadres scolaire, périscolaire et extra-scolaire. Il est cependant utile qu’elle s’interroge précisément sur la place accordée en son sein à cette activité, les moyens à mobiliser et les pratiques à organiser.



  1. Les modalités de l’étude

Ce rapport est né d’une constatation faite par le Service du livre et de la lecture du Ministère de la Culture et de la Communication : avec la mise en place des parcours d’éducation artistique et culturelle et la réforme des rythmes scolaires, il apparaissait nécessaire de mettre des informations et des outils actualisés à la disposition des bibliothèques des collectivités territoriales. Le ministère a donc lancé un appel d’offres auprès d’entreprises qualifiées et au terme de la procédure, le choix s’est porté sur Aristat (Agence de Recherche et d’Ingénierie Statistique et Qualitative). Cette entreprise s’est vue confier la mission de mener une enquête à la fois quantitative et qualitative sur l’ensemble du territoire. Le pilotage a été assuré par un comité scientifique où ont siégé les représentants du Centre national de la littérature de jeunesse (CNLJ) et du service de l’action pédagogique de la Bibliothèque nationale de France (BnF), du bureau de l'Association des bibliothécaires de France (ABF), de la commission jeunesse de cette même association, des directions régionales des affaires culturelles (DRAC Île-de-France et DRAC Picardie), et des collectivités territoriales (BDP de Vendée, BDP de la Seine-et-Marne, bibliothèques de Montreuil et médiathèque de Bagneux) ainsi que des agents de l’administration centrale (SLL, bureau des études de la Direction générale des médias et des industries culturelles, département de l’éducation et du développement artistique et culturel / SCPI au sein du Secrétariat général).
Au total 192 bibliothèques municipales (BM) et 23 bibliothèques départementales (BDP) ont répondu à un questionnaire10 élaboré en collaboration avec des professionnels de la lecture et les représentants du service du livre et de la lecture du ministère de la Culture et de la Communication. S’appuyant sur l’Observatoire de la lecture publique, l’échantillon a été composé à partir de la base de données de 3 707 bibliothèques de la métropole et de 26 bibliothèques d’Outre-Mer. Tenant compte de la répartition des bibliothèques selon la typologie adoptée par l’Association des directeurs des bibliothèques départementales de prêt-ADBDP (de B1 à B3), il a également été construit en fonction du nombre d’habitants des communes selon cinq tranches (moins de 2 000 habitants, 2000 à 4 999 habitants, 5 000 à 14 999 habitants, 15 000 à 49 999 habitants et 50 000 habitants et plus). Deux tirages (un premier de 351 bibliothèques et un redressement des deux dernières tranches pour assurer leur représentation) ont abouti à un échantillon final de 407 bibliothèques. 192 d’entre elles ont répondu au questionnaire (soit un taux de réponses de 47,2 %). Pour certains sujets, on a distingué les BM des petites villes et celles des grandes villes : elles correspondent respectivement à des communes comptant moins de 15 000 et plus de 50 000 habitants.

L’échantillon de 40 BDP a été construit à partir de la base de 95 établissements, selon la variable : « rural/urbain » (26 sont dans une zone rurale, 3 dans une zone mixte, 11 en zone urbaine) et en tenant également compte de l’échantillon des BM pour éviter les doublons dans les territoires tirés au sort. 23 d’entre elles ont répondu au questionnaire (soit un taux de réponses de 57,5 %).

Enfin, 80 entretiens ont été menés dans 12 établissements (9 BM11 et 3 BDP12) auprès des professionnels des bibliothèques, des partenaires (culturels, sociaux et éducatifs), des élus, des représentants des directions des affaires culturelles et des intervenants (auteurs, artistes, etc)13.
Une réflexion s’est engagée sur les évolutions qui touchent l’école et la bibliothèque dans le contexte de la réforme des rythmes scolaires et de la création des temps d’activités périscolaires (TAP) aux rentrées 2013 et 2014. Ce rapport est né de la nécessité d’accompagner les collectivités en ces temps de profonde mutation. La mise en synergie des résultats de l’enquête (commandée à l’été 2013) et des apports récents de la bibliographie14 permet d’appréhender sous des angles variés les réalisations d’EAC dans les bibliothèques territoriales. Ces différents éléments, riches d’enseignements et de questionnements, rendent possible un état des lieux de l’éducation artistique et culturelle dans les bibliothèques municipales et les bibliothèques départementales au moment où la priorité jeunesse énoncée par le Président de la République a contribué à redynamiser cette politique historique. Ce bilan a permis la mise au point d’un vade-mecum conçu pour aider les bibliothèques territoriales à assumer leur rôle dans ce contexte. Ce guide est à consulter à la lumière des fiches qui constituent la troisième et dernière partie de cette étude. Elles développent des exemples de bonnes pratiques qui illustrent les propos tenus tout en attirant l’attention sur des modèles intéressants.

Première partie
L’éducation artistique et culturelle en bibliothèque : état des lieux

Depuis les années 1960 et les premières études sociologiques de la lecture, les inégalités d’accès à la culture en fonction du milieu social ne cessent d’être soulignées. De profondes inégalités territoriales contribuent également à cet éloignement de la culture. Le rôle des bibliothèques pour réduire ces déséquilibres est primordial : on compte en France « environ 7 100 bibliothèques et 9 200 points d’accès au livre, soit 16 300 lieux de lecture publique15 » selon les chiffres donnés par l’Observatoire de la lecture publique, et ce maillage serré se révèle une chance de toucher des publics les plus larges possibles. Ainsi, dans le cadre de la mise en place du grand projet d’éducation artistique et culturelle en 2013, les bibliothèques peuvent constituer des acteurs essentiels de cette politique. L’enjeu est de « former les jeunes et futurs citoyens à la culture artistique d’hier et d’aujourd’hui, [d’] atteindre le public éloigné de la culture par des actions innovantes, [d’]affirmer la place des arts dans les bibliothèques tout en promouvant les pratiques amateurs 16 ».

Ainsi, les objectifs de l’éducation artistique et culturelle sont multiples. Le premier est d’aider chaque enfant à construire ses références culturelles et artistiques dans une triple démarche : l’acquisition de connaissances, le rapport direct aux œuvres et à leurs créateurs, et la pratique artistique. Les parcours d’EAC doivent lui permettre de développer son esprit critique et son goût. Il s’agit d’aider à l’épanouissement de chaque individu dès son plus jeune âge, pour qu’il trouve sa place dans la société.

La tâche est de grande envergure comme le démontrent les dernières études sur les pratiques culturelles en France. Dans son travail de synthèse des cinq enquêtes des pratiques culturelles des Français réalisées depuis 1973, Olivier Donnat note que « les choses n’ont guère évolué en trente-cinq ans, surtout si l’on tient compte de la translation liée à l’inflation des diplômes au cours de la période : les liens entre le niveau de diplôme et la participation à la vie culturelle n’ont rien perdu de leur force avec la massification scolaire (…). Bref, les données confirment la grande force d’inertie des logiques à l’œuvre dans le domaine des pratiques culturelles, notamment la persistance de fortes inégalités sociales et territoriales d’accès à la culture dans un contexte général pourtant marqué par de profonds changements tant au plan technologique qu’économique et social17. » De même, l’analyse des loisirs culturels des 6-14 ans menée au Département des études de la prospective et des statistiques (Ministère de la Culture et de la Communication) par Sylvie Octobre18 livre des chiffres alarmants. Ainsi parmi les 6-14 ans, on compte 10 % d’enfants « exclus » car « éloignés de toutes les formes de loisir culturel » (c’est-à-dire ne pratiquant pas d’activité artistique amateur, ayant une faible fréquentation des équipements culturels tels que le cinéma et la bibliothèque, et faisant preuve d’une consommation moindre de télévision et de musique). Les causes en sont des handicaps géographiques, économiques et/ou culturels. Pour ces jeunes, la possibilité de reproduction intergénérationnelle n’existe pas, car les parents ne s’adonnent pas à des pratiques culturelles et sportives. 72 % des 6-14 ne pratiquent pas d’activité artistique amateur. Concernant le monde du livre plus spécifiquement, le rythme hebdomadaire de fréquentation de la bibliothèque passe de 38,5 % en cours moyen (CM) à 8 % en classe de 3e. En outre, 36 % des 10-14 ans ne discutent jamais de leurs lectures, que ce soit avec un membre de leur famille ou avec leurs amis.

Les politiques d’éducation artistique et culturelle initiées par les ministères de l’Éducation nationale et de la Culture et de la Communication doivent prévenir ces inégalités. Mises en œuvre depuis une quarantaine d’années, ces politiques doivent être évaluées et il convient de se poser la question des critères d’évaluation. Comme le fait remarquer Isabelle Le Pape, les « critères d’évaluation des actions d’éducation artistique et culturelle restent problématiques. Le temps qui y est consacré peut s’avérer un critère important, tandis que l’apprentissage des techniques et des pratiques, combiné à l’acquisition de connaissances, reste l’enjeu majeur mais difficilement quantifiable19. » L’état des lieux permet de pointer l’efficacité de certaines démarches. Il contribue ainsi à définir les critères qui font défaut et à dégager des recommandations essentielles pour le bon développement des projets d’EAC à venir.


I) Les cadres d’action de l’éducation artistique et culturelle en bibliothèque
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