Sommet national des jeunes de l’Assemblée des Premières Nations
TCU Place, Saskatoon (Saskatchewan), territoire du Traité #6
18 au 21 novembre 2013
Compte-rendu
En tant que membre du Conseil national des jeunes de l’Assemblée des Premières Nations (APN) (les porte-parole principaux des différentes provinces et territoires font tous partie du Conseil national des jeunes), j’ai eu l’opportunité de participer au Sommet national des jeunes de l’APN. Ce sommet a eu lieu à Saskatoon (Saskatchewan) sur le territoire ancestral de la communauté de Montreal Lake First Nation et du Traité #6, du 18 au 21 novembre 2013. Plus de 300 jeunes des Premières Nations de partout à travers le Canada ont participé à cet événement. Comparativement aux autres régions, la délégation du Québec n’était pas très nombreuse. En fait, nous étions six, soit : Mathieu O’Bomsawin (Odanak), Jenny M’Sadoques (Odanak), Jennifer O’Bomsawin (Wendake/Odanak), Felicia Mitchell (Listuguj), Killa Atencio (Listuguj) et moi-même. Je tiens sincèrement à remercier le soutien financier accordé par l’Assemblée des Premières Nations pour ma participation à ce Sommet ainsi que du Conseil des Abénakis d’Odanak pour celle de Jenny et Mathieu, le Conseil de la Nation Huronne-Wendat pour celle de Jennifer ainsi que celle du Conseil de Listuguj pour celle de Felicia et Killa. Merci pour votre soutien envers les jeunes. Ce sont d’importantes opportunités pour nous tous et je vous en suis très reconnaissante.

Sur la photo : (première rangée : Suzie O’Bomsawin et Killa Atencio (Listuguj), deuxième rangée : Jenny M’Sadoques, Mathieu O’Bomsawin, Felicia Mitchell (Listuguj) et Jennifer O’Bomsawin)
Il faut préciser d’entrée de jeu que, malgré mes nombreuses requêtes, l’ordre du jour final ainsi que les détails des ateliers n’ont pas été traduits en français. De plus, il devait y avoir de la traduction simultanée lorsque les conférences avaient lieu dans la salle principale, mais cela ne fut pas toujours le cas. Ceci représente un manque important de la part de l’Assemblée des Premières Nations de faire en sorte que l’ensemble de la documentation, au moins, soit disponible en français et en anglais lors d’événements de ce genre. Le Sommet a débuté le lundi soir avec une cérémonie d’ouverture où le Chef national Shawn Atleo était présent. Plusieurs activités étaient prévues le mardi et le mercredi alors que la journée du jeudi s’est terminée vers 15 h. Les journées du mardi et du mercredi ont débuté relativement très tôt (autour de 7 h) et se sont terminées vers 23 h. Nous avons dû faire preuve de concentration et d’écoute pendant de longues heures (il y avait des conférences même pendant les repas), mais les journées étaient, somme toute, très enrichissantes. Plusieurs désagréments ont eu lieu le mardi dont des présentateurs qui ne sont pas venus donner leurs ateliers ou un manque de logistique au niveau des salles des ateliers. Heureusement, la journée du mercredi s’est passée relativement mieux que la journée précédente ce qui a contribué à améliorer notre séjour en Saskatchewan. La journée du mercredi a aussi été ponctuée d’une rencontre qualifiée, à mon avis, de moins agréable. En effet, le ministre des Affaires autochtones et du Développement du Nord Canada, Monsieur Bernard Valcourt, est venu adresser une conférence aux jeunes présents au Sommet. Il a longuement parlé des bienfaits de l’élaboration d’une loi fédérale sur l’éducation des Premières Nations. En résumé, il a vanté les démarches du fédéral afin de mettre en place un système éducatif qui permettra de meilleurs résultats comparativement à ce que font les écoles des Premières Nations en ce moment. Son ton était arrogant et paternaliste. Les participants lui ont par la suite posé quelques questions. Le ministre a répondu très vaguement aux questions et il a utilisé plus souvent qu’autrement un ton agressif. Ensuite, sur l’heure du midi, les membres du Conseil national des jeunes ont rencontré le ministre. Chacun de nous avions préparé une question. Je lui ai posé la question suivante : « Comme vous le savez sûrement déjà, il existe du financement au niveau de la province, du moins au Québec [Fonds d’Initiatives Autochtones – volet soutien aux consultations], pour renforcer les capacités des communautés pour répondre aux consultations. Comment se fait-il que ce genre de soutien ne soit pas disponible au MAINC? ». Mon intention était simplement de savoir s’il existait une raison. Le ministre a d’abord voulu me répondre en français alors que j’étais la seule francophone à la table. Je lui ai donc demandé de me répondre en anglais pour le bénéfice de tous. Il a alors pris un ton agressif et m’a accusé d’avancer des choses sans fondement (blank statement), que je ne savais pas de quoi je parle et que le MAINC finance les consultations – à titre d’exemple la consultation sur la loi fédérale sur l’éducation des Premières Nations. Je lui ai répondu que je ne parlais pas de ce genre de consultation, mais de consultation au niveau du territoire tels que les différents plans de gestion d’espèces animales. Encore une fois, il m’a dit que je disais n’importe quoi et je ne connaissais pas ce de quoi je parlais. Alors, je lui ai mentionné des chiffres basés sur des faits et je lui ai dit que je pourrais aller le rencontrer pour en discuter plus longuement et ceci marqua la fin de notre « discussion ». J’ai été déçue et fâchée de l’attitude qu’il a prise lors de cette rencontre. Encore une fois, il a été arrogant à plusieurs reprises, et à mon sens, je pense que c’était tout à fait inacceptable. Puis, le mercredi soir, le groupe A Tribe Called Red a permis aux jeunes de se détendre et de bouger sur le rythme de leur musique. Ce fut une excellente soirée (et cela m’a aussi permis de libérer mes frustrations suite à la rencontre avec le ministre!). Finalement, chaque région s’est rassemblée le jeudi et a discuté d’actions ou de recommandations à inclure dans le prochain plan quinquennal (5 ans) du Conseil national des jeunes. Une cérémonie de fermeture a également eu lieu pour bien clore le Sommet. En guise de conclusion, j’aimerais terminer en mentionnant que ce fut une belle expérience de côtoyer des jeunes des Premières Nations des autres régions du Canada. Ce Sommet m’a permis de constater que la région du Québec/Labrador doit renforcer ses liens avec le Conseil national des jeunes et que les jeunes du Québec/Labrador doivent être davantage mis au courant de ce qui se fait au niveau national afin qu’ils profitent, eux aussi, des opportunités qui s’offrent à eux au niveau national. Je tâcherai d’intensifier ces liens et de vous informer au meilleur de mes capacités. Si vous avez des questions/commentaires à ce sujet, n’hésitez pas à me contacter! Suzie O’Bomsawin
suzie.ob@hotmail.com
29 novembre 2013
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