télécharger 46.06 Kb.
|
Action internationale des collectivités locales et développement économique. Avril 2008 Valorisation d’un atelier, organisé à Via le Monde, le 27 mars 2008, dans le cadre du programme « Ancrer la solidarité internationale dans les territoires ». Document réalisé par l’Aitec, en partenariat avec Cités Unies France1. Préambule : Ce document est issu d’une première séance d’échanges de pratiques et de réflexions qui a réuni des membres de l’Aitec, de Cités Unies France, du CG 93, de Rosny sous bois, de Nanterre et du CRID. L’atelier portait sur l’action internationale des collectivités et le développement économique et plus précisément sur 1) Les coopérations internationales dans leur dimension « développement économique » 2) Les partenariats du Département avec des acteurs privés – associations et entreprises - du développement économique ici et là-bas3) Les actions de sensibilisation - ici - sur la consommation éthique, éco responsable, équitable. Pour retrouver les interventions- dans leur intégralité- de Pascal BUHRY, chef de service du département Relations internationales du CG 93, d’Olivier LE MASSON, coordinateur des programmes double espace du GRDR, de Fanny Gallois du collectif Ethique sur l’étiquette, vous pouvez consulter le site de l’Aitec : http://aitec.reseau-ipam.org/spip.php?rubrique189 Deux autres ateliers thématiques (action internationale et enjeux environnementaux/action internationale et initiatives de paix) auront lieu au mois de mai 2008. Au terme de ces ateliers, nous organiserons une séance sur l’engagement en solidarité internationale des collectivités et préparerons, à partir des documents de valorisation de ces séances, un document de synthèse mettant en avant les éléments essentiels de stratégie et de positionnement ainsi que les pratiques et expériences significatives des collectivités partenaires. Le rôle des collectivités locales en matière de développement économique : La réflexion que nous souhaitons conduire s’appuie sur une constatation simple : depuis une dizaine d’années les engagements internationaux associant Collectivités locales et associations de solidarité se sont accrus. On voit en effet émerger, face aux états et aux acteurs privés, les collectivités locales et la société civile comme des acteurs de développement. Ce processus s’inscrit dans un mouvement plus global, selon lequel la mondialisation économique tend à écraser le rôle de l’état, pourtant envisagé comme un acteur majeur dans l’accomplissement des objectifs de développement du millénaire (ODM). Le développement économique n’est pas, à l’origine de l’action internationale des collectivités locales, un objectif explicité en tant que tel. Les actions engagées par les collectivités locales sont très diverses, inscrites dans des territoires aux contraintes et aux histoires différentes, mais ne plaçaient pas, jusqu’il y a relativement récemment, le développement économique comme priorité. Pourtant une étude réalisée par le HCCI sur Développement économique et coopération décentralisée2 montre la diversité des motivations et des formes de l’engagement des collectivités en la matière. Ce mouvement de diversification correspond à une volonté des CL d’inscrire leur action dans une perspective de développement local intégré de leur CL partenaire, mais aussi de penser les « retours » économiques de ces actions à l’international sur leur territoire. L’enquête réalisée par le HCCI illustre la pluralité des modalités d’action des CL en la matière : elles font la part belle aux pays émergents, dans la perspective de créer des débouchés aux entreprises implantées sur leurs territoires, à travers notamment l’appui à la création de pôles de compétitivité (en Chine, au Vietnam par exemple), les actions se déclinent de plus en plus volontiers dans les pays en développement : programmes de revitalisation agricole ou artisanale, qui donnent lieu, parfois, à la structuration de filières de commerce équitable, valorisation touristique, réduction de la fracture numérique, formation professionnelle, activités génératrices de revenus… Les collectivités locales (au moins en France, et à l’exception des régions) ont, concernant le champ du développement économique, un mandat restreint qui exclut, par exemple, l’intervention directe de type création d’entreprises. Leur réflexion s’est davantage orientée autour des conditions du développement économique local et des politiques publiques qu’elles peuvent concevoir pour façonner un environnement favorable au développement économique et à la création de valeur à partir des potentiels locaux. Cette préoccupation d’une perspective plus globale et inclusive mobilise alors des instruments politiques qui dépassent le strict appui financier : réformes fiscales locales, formation professionnelle et appui institutionnel aux collectivités partenaires, gestion durable des ressources naturelles et environnementales, réalisation d’infrastructures (transports, adductions aux réseaux…)… Cette réflexion sur la création des conditions du développement économique vaut bien sur dans le cadre de leur action internationale, mais aussi sur leurs territoires même : dans les collectivités françaises, cela peut signifier une réforme en profondeur de la politique locale des achats publics, la structuration d’instruments locaux d’appui à l’économie sociale… Dans la pratique les deux volets (action internationale et réflexion locale) sont de plus en plus articulés. Du reste, ce mouvement d’ouverture des collectivités locales aux problématiques du développement économique fait la part belle aux partenariats et aux alliances avec des acteurs a priori non économiques (c’est-à-dire : les entreprises ne sont pas les premiers partenaires) : les ONG et associations locales, les entreprises de l’économie sociale et solidaire, les organismes parapublics (chambres régionales et locales de commerce et d’industrie, de commerce et d’industrie, établissements d’enseignement et de formation professionnelle, de gestion et de valorisation du patrimoine par exemple). Quelques analyses sur le cadre de réflexion des CL Si les collectivités partenaires du Nord et du Sud partagent la préoccupation du développement économique et de la création de richesses, on peut tout de même postuler que l’ampleur des besoins et des inégalités est le plus souvent sans commune mesure. Ainsi même dans une collectivité comme le CG 93 qui connaît des problèmes d’insertion et de chômage importants, la structure politique et administrative est stable et efficace, dotée de moyens et d’instruments, alors que les collectivités locales partenaires présentent souvent des situations beaucoup plus préoccupantes : absence quasi-totale d’infrastructures et de services locaux, niveau d’informalité de l’économie très important et déficit d’acteurs économiques locaux structurés, absence de plan local de développement, de capacités humaines pour le développer, instruments de redistribution (notamment fiscalité) délégitimés et/ou inopérants, problèmes de pauvreté criants… Les engagements respectifs des partenaires ne peuvent se situer au même niveau humain, financier… Il n’existe pas de fracture entre dimension solidarité/sociale et dimension économique. On peut appréhender les deux volets sous un même angle : le développement local. En effet le développement économique est indissociable de la lutte conter la pauvreté, à travers ses résultats en termes d’emploi et d’insertion notamment, et du développement durable. Or aujourd’hui la principale question posée aux collectivités est la question sociale et son évolution. Les collectivités participent, dans le champ qui est le leur, à réduire les effets de la mondialisation qui a tendance à uniformiser les circuits économiques. Et la nature des compétences des collectivités incline à se préoccuper du développement local, à partir d’un développement susceptible de répondre aux besoins sociaux, à la satisfaction des droits fondamentaux. La question économique est de ce fait intégrée aux actions de développement local et fait partie de la structuration des territoires. Exemple : Charte du développement de l’emploi dans le 93 (qui associe à la fois le département, les chambres de commerce, les syndicats…). Observons cependant les difficultés posées par le cadre légal de la décentralisation en France : si les départements ont la compétence en matière de questions sociales (notamment gestionnaires du RMI), la compétence économique revient, elle, aux régions de plus en plus actives dans ce domaine, multipliant les partenariats avec les missions internationales de développement économique. Cette dinstinction des compétences fait que notamment, les collectivités (ici : département, communes) impulsent, encouragent, créent un environnement, mais ne sont pas réellement à la décision concernant les opérations économiques en tant que telles. Quel rôle de la collectivité ?
Ces différents volets, complémentaires pour élaborer, à long terme, une politique locale de développement qui soit durable et intégré, s’appliquent dès lors qu’il s’agit de réfléchir aux modalités de l’engagement des CL en solidarité internationale :
Exemples de projets de dimensionnement économique (93) : Développement de filières de commerce équitable (production de dattes et artisanat local au Maroc avec Minga)/ rencontre entreprises de la chambre des métiers et commerce industrie avec homologues au Vienam (développement entreprises)/ développement agriculture vivrière (réalisation de jardins, filières huile d’olive..)
Plus fondamentalement on observe l’émergence de questions communes au nord et au sud (la place de l’économie informelle, la fiscalité locale) même si les demandes demeurent différentes : la demande est accrue en termes économiques côté sud (cf évolution des échanges mondiaux, des réalités locales) quand les CL du Nord sont davantage orientées vers des préoccupations de qualité de vie, de gestion durable. Il existe bien sur, de leur côté, une volonté de créer des emplois et de nouvelles opportunités pour lutter contre le chômage et les exclusions, mais qui se trouve parfaitement conciliable avec l’appui au développement durable de leurs partenaires. Reste à savoir comment… A partir de là le rôle des collectivités consiste aussi à créer des alternatives, à capitaliser mutualiser les expériences auprès d’associations d’élus…
Des enjeux On sort de la coopération internationale traditionnelle, l’enjeu étant d’associer les acteurs associatifs dans le montage de la coopération où les collectivités locales sont chefs d’orchestre. De ce fait la complémentarité est réelle entre secteurs public et privé en matière de coopération décentralisée. On peut avoir une réflexion sur le rôle de l’économique. Dans la construction de partenariats, la situation géographique des territoires a son importance (on est peu nombreux au Gabon ou au Mozambique, présents en chine, au brésil…) Qui va financer les développements économiques des territoires ? Les Etats ? Les entreprises ? Investir le champ du développement économique pose la question du développement, de ses principes et de ses objectifs, de la stratégie des entreprises, du financement de ce développement… - Le développement est d’abord endogène, que l’on n’ait rien ou que l’on ait tout. Se pose en arrière plan la question de la qualification et de la formation des acteurs, qui est LA détermination première des capacités sociales de la collectivité à prendre en charge son développement. - Dans un contexte global de métropolisation, qui fait des villes les lieux privilégiés de la création de richesses, les concurrences s’accroissent entre les territoires (enclavés ou pas) : veut-on alors penser le développement comme la création de valeur à partir de ces concurrences, et donc de la compétitivité (cf modèle néo-libéral à l’œuvre) ou bien entamer la réflexion sur les conditions et les modalités d’un développement réellement endogène ? Ressources
1 L’Aitec et Cités Unies France animent un programme de deux ans auquel participent le Conseil régional Ile de France, les villes de Nanterre, de Rosny sous bois, le CG 93, le CG 78 et le CRID. Pour retrouver l’ensemble des documents concernant ce programme, vous pouvez consulter le site de l’Aitec : http://aitec.reseau-ipam.org/spip.php?rubrique184 2 La dimension économique de la coopération décentralisée dans une perspective de développement local, enquête HCCI (2007). Un colloque de restitution des résultats de l'enquête s'est tenu le 19 octobre 2007 à Poitiers : voir la restitution sur le site du HCCI : http://www.hcci.gouv.fr/travail/actes_seminaires/dimension-economique-cooperation-decentralisee.html Compte-rendu_Action internationale des CT et développement économique / |
![]() | ![]() | «du bas vers le haut», en ce sens qu’elle privilégie une prise en charge du développement rural par les communautés locales | |
![]() | «faisabilité économique» d’un développement en franchise, IL est alors impératif d’envisager le plan de développement et son impact... | ![]() | «Equip’aid. Partager pour améliorer l’offre de soins», qu’ils organisent les 19 et 20 novembre 2013 à Chamonix Mont-Blanc (Haute-Savoie,... |
![]() | «Contribution au développement économique et régional». L’annonce officielle a été faite ce midi, à Montréal, par la Fédération des... | ![]() | «Dans un environnement de plus en plus concurrentiel, le renforcement de la compétitivité des entreprises, leur développement et... |
![]() | «Comment faire évoluer les politiques culturelles face aux nouveaux enjeux de société ?» | ![]() | «la contribution de l’entreprise aux enjeux du développement durable». Ce dernier est le nouvel enjeu stratégique majeur pour les... |
![]() | «l’action doit être identifiable tant dans son objet que dans son budget au sein du fonctionnement global de la structure qui porte... | ![]() |