Analyse de la Situation CONTEXTE
Contexte global
La lutte contre les changements climatiques: un impératif de solidarité humaine conditionné par un renforcement des capacités des pays en développement à accéder aux nouveaux mécanismes financiers Le 4ème Rapport d’Evaluation du GIEC, le rapport du PNUE Global Environment Outlook: l’environnement pour le développement (GEO-4) et le Rapport sur le Développement Humain 2007/2008 du PNUD1 s’accordent sur la réalité indéniable que constitue aujourd’hui le réchauffement climatique. Les dernières données de la CCNUCC soulignent quant à elles la nécessité d’une intensification des efforts de réduction d’émission après 2012, sans laquelle il ne saurait être envisagé d’atteindre les réductions requises au niveau global de 50% voire de 80% d’ici 2050. Si les pays les moins industrialisés n’ont que peu contribué aux émissions de gaz à effet de serre, ils demeurent néanmoins les plus vulnérables. Le Rapport Mondial sur le Développement Humain du PNUD affirme en effet que les régions seront inégales face à l’impact du changement climatique et que les populations les plus pauvres supporteront l’essentiel des conséquences. Il reste peu de temps pour agir avant que les efforts engagés à la réalisation des OMD ne s’en trouvent compromis2.
S’ils demeurent insuffisants, les moyens financiers affectés à la lutte contre le changement climatique, publics (fonds multilatéraux tels que le FEM, le Fonds pour l’Adaptation, UN REDD, ou bilatéraux) et privés (MDP, finance carbone volontaire, investissements directs, etc.), se sont multipliés ces dernières années. Malgré la crise économique actuelle majeure, « l’économie verte » constitue l’un des seuls secteurs d’activité dans lequel les investissements ne semblent pas subir une baisse tendancielle. Pourtant les pays en développement demeurent dans l’incapacité d’accéder à ces financements, même lorsque ces mécanismes leur sont spécifiquement dédiés. L’une des illustrations les plus criantes réside dans le déséquilibre géographique de l’affectation des projets MDP : l’Afrique sub-saharienne n’a pu bénéficier de seuls 2% des projets enregistrés et de 5% des CERs jusqu’en 2012. Le manque de capacité à formuler des projets, à la fois suffisamment larges pour être susceptible d’éligibilité mais aussi suffisamment localisés pour avoir un réel impact opérationnel et développemental, est l’une des causes probables et majeures de cet accès atrophié aux financements existants.
La Stratégie Climat du PNUD 2008-11 reconnait l’importance d’une action renforcée à chaque échelon de décision (international, national, sous-national, local), seule à même d’assurer un véritable effet de levier I. Le PNUD, dans sa Stratégie Climat 2008-2011, endossée par son Conseil d’Administration en juin 2008, reconnait l’importance d’appuyer, selon un principe de subsidiarité, chaque échelon de décision en matière de gouvernance climatique : international, national, provincial et municipal3. Il convient d’identifier des mesures complémentaires, appropriées à chaque niveau d’intervention. L’impact des mesures arrêtées au niveau international et des politiques nationales sera largement renforcé par une action concertée et ambitieuse menée au niveau territorial. Un renforcement des capacités des acteurs régionaux constitue en effet une condition sine qua none à l’identification et la mise en œuvre de projets d’adaptation et d’atténuation. Par ailleurs, l’échelle territoriale est suffisamment large pour assurer un impact significatif en termes environnemental et de développement. En effet la mise en place de stratégies climatiques repose largement sur des choix d’investissements et des comportements locaux. Les cadres internationaux et nationaux doivent donc être renforcés par des actions ciblant au plus près les populations et territoires concernés. En matière d’adaptation aux changements climatiques, l’avenir des territoires est conditionné par une intégration des évolutions climatiques dans les décisions de long terme prises au niveau décentralisé : activités agro-pastorales, aménagement, infrastructures, formation, gestion des ressources en eau, etc. Les politiques d’atténuation impliquent quant à elles une réduction des consommations d’énergie, consommations majoritairement locales, ainsi qu’un recours plus systématique à des modes de production décentralisés, notamment à partir de ressources renouvelables. Le PNUD s’engage donc à renforcer les capacités des autorités infra-étatiques à intégrer de façon transversale les contraintes et opportunités liées aux changements climatiques dans leur processus de planification4.
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