Animation « L’aide internationale » - Secondaire 4-5
Diapo 1 : Présentation de l’organisme et de l’animatrice
Très brève présentation du CSTR et du RITA (on y reviendra plus amplement en fin d’atelier)
Ne pas oublier de mentionner que c’est un atelier qui se veut interactif, qu’ils sont invités à intervenir à tout moment pour donner leur opinion, quelle qu’elle soit (dans le respect bien sûr!)
Objectif : Démystifier la différence entre tous les types « d’aide » dont on entend parler pour savoir où se situer et mieux se forger une opinion, pour mieux comprendre l’actualité internationale par la suite, mieux comprendre les conséquences de notre « aide » ou de notre « non-aide »…
Atelier qui fait partie de la formation des stagiaires qui partent avec nous et QSF
Diapo 2 : L’aide humanitaire : c’est quoi ?
Demander aux élèves qui, parmi eux, se considèrent comme étant altruistes. Qui considère le fait d’aider son prochain comme étant un aspect fondamental de la vie en société? Est-ce que tout le monde mérite d’être aidé également? (Demander de donner des exemples et générer une discussion sur notre conception de l’ « aide » à autrui…)
Demander aux jeunes quelle est leur définition de l’aide internationale (même de nommer des mots qu’ils associent à l’aide internationale et les écrire au tableau)
Demander aux jeunes s’ils sont pour ou contre l’aide internationale, et pour quelles raisons, peut générer une discussion intéressante…
Demander s’il y en a parmi eux qui ont déjà effectué de l’aide à l’étranger, l’impression qu’ils en ont gardé (en mentionnant que nous pourrons aussi y revenir tout au long de l’animation)
Diapo 3 : Quiz… testez vos connaissances! »
Mesurer les connaissances des élèves sur le plan de l’aide internationale en commençant par leur demander s’ils savent le rôle que joue le Canada sur le plan international en termes d’aide aux autres pays. Puis, poser les questions suivantes :
Qu’est-ce que l’ACDI ? Agence canadienne de développement international (un organe gouvernemental canadien intégré au Ministère des Affaires étrangères et du commerce international depuis 2013)
Quel montant le Canada investit-il dans l’aide internationale par année ? En 2013-2014 : 5,2 milliards $1
Quel est le pays qui bénéficie le plus de l’aide canadienne ? Année 2013-2014 : Haïti2
Quel est le rôle du Canada au sein de l’ONU ? Autrefois leader… aujourd’hui = ?????
Le Québec s’implique-t-il également dans l’aide internationale ? Oui ! Plus de 500 projets du PQDI dans 50 pays autour du globe3 !
Diapo 4 : Mise en situation « Allons aider les pauvres! »
Expliquer aux élèves que cette mise en situation, avec un nom un peu controversé, est tiré des formations que le CS/TR offre aux gens qui partent en stage à l’étranger et que la notion d’aller « aider les pauvres » revient souvent dans le discours de ceux qui partent dans des projets au Sud… à tort ou à raison. Ils seront appelés à se poser la question : finalement, qui aide qui?
Demander à 5 jeunes (3 filles 2 gars idéalement) et remettre à chacun d’entre eux un petit papier où il est inscrit un court témoignage.
Chacun devra lire son témoignage au reste de la classe : ces 5 types « d’aide » permettent de couvrir assez fidèlement le spectre de l’offre en ce qui a trait à l’aide internationale. Après la lecture des 5 témoignages, nous allons revoir ces témoignages un à un et tenter de les décortiquer pour voir ce qui se cache derrière…
Poser des brèves questions à la classe : est-ce qu’il y a un type d’aide qui vous interpelle davantage ? Est-ce que vous avez été en désaccord avec certains énoncés ?
Diapo 5 : Témoignage Sœur Rose-Aimée, religieuse
La Révolution socialiste a banni l’église de Cuba, ce qui a créé un grand vide spirituel. Je désire ré-évangéliser les Cubains, les rapprocher de la religion catholique et de ses valeurs universelles. Je désire partager avec eux mon amour pour Dieu et les AIDER à cheminer dans leur vie spirituelle.
Diapo 6 : Le missionnariat
Le missionnariat est basé à la fois sur la bonne volonté des missionnaires à répandre des valeurs « universelles » sans arrière-pensée, et sur un mensonge institutionnalisé selon lequel sa croyance ou son Église est supérieure aux autres croyances ou églises. Encore très présent de nos jours, le missionnariat se fonde sur une approche paternaliste visant à imposer un système de valeurs comme si c’était une vérité. L’aide apportée est ainsi conditionnelle à l’adoption de la croyance.
Répandre valeurs « universelles » – supériorité de l’Église – Vérité…
Quand même pas que du négatif (ex. : comme pour autochtones Canada), peut être très positif pour certaines sociétés (ex. : apport des religieuses dans le développement du Québec) ou dans certains cas individuels particuliers (ex. : Sœur Mariette Milot)
Diapo 7 : Témoignage Joe-Guy Tremblay, ingénieur
Mon entreprise, SMV Levallon, a obtenu un juteux contrat au Mali. Je suis content, car ça va me permettre d’aller les AIDER à se développer sur le plan technologique. On peut tellement leur en montrer! Je veux leur transmettre mes compétences dans la construction des barrages, leur montrer comment faire. Je vais contribuer à développer leur pays.
Diapo 8 : L’aide bilétarale/liée
Ce sont les actions d’aide internationale entre des pays où les termes de l’échange ne sont pas équitables, et fondés sur un certain paternalisme. Un pays apporte son expertise, en échange de bénéfices non équitables. Un exemple typique : l’ACDI subventionne un programme de développement agricole dans un pays, à la condition que le pays achète des tracteurs canadiens, et que des agronomes canadiens travaillent au projet. La majorité des projets de l’aide internationale sont des projets d’aide liée, puisque même dans le domaine du développement, on parle de « retour sur l’investissement ».
Expertise VS bénéfices… pas toujours équitables pour les populations du Sud – conditions / P.A.S. (programmes d’ajustements structurels) – importance du « retour sur l’investissement »
Diapo 9 : Témoignage Jeanne Houle-Hould, touriste
Cuba! Viva la playa! Je veux aller m’énergiser au soleil! Mais bon, je me déculpabilise de prendre du temps pour moi en AIDANT le personnel de l’hôtel avec différents cadeaux que j’ai apporté (bas de nylon, maquillage, télévision, etc.). Ils sont si pauvres, il n’y a rien dans leurs magasins et tout coûte si cher! L’état ne les paye presque pas…
Diapo 10 : L’aide humanitaire
L’aide humanitaire est le prolongement d’une relation de domination paternaliste, mais fondée sur des bonnes intentions. Celui qui « aide » se croit supérieur (consciemment ou non) à celui qui reçoit l’aide : c’est pour cela qu’il se sent en mesure de l’aider. La bonne intention est peut-être de rétablir l’équilibre, mais ce faisant, on empêche les peuples de se développer par eux-mêmes. On présume qu’ils en sont incapables.
Basée sur bonnes intentions – « Pitié » – Donner – Conséquences à long terme ?
Pas de photo car le but n’est pas de mettre des visages, de culpabiliser des individus puisque l’aide humanitaire vient d’une bonne intention et n’est pas toute blanche, pas toute noire… beaucoup de zones grises. Il faut juste faire attention et se poser des questions sur nos motivations et les conséquences potentielles de notre « aide » avant d’agir.
Diapo 11 : Témoignage Pietro Di Napoli, secouriste de la Croix Rouge
Je suis ambulancier et on m’a appelé hier soir pour me dire que je partais ce matin pour le Groenland… il y a eu un important tremblement de terre et tout un village inuit a été enterré sous un glacier. Ces gens ont vraiment besoin de notre AIDE, et vite ! Je l’ai déjà fait lors de la crise du verglas, alors…
Diapo 12 : Le secours d’urgence
L’aide d’urgence, c’est un peu comme tendre la main à une personne qui a trébuché et qui est tombée dans la rue. Cette forme d’aide est dénuée de sentiment de supériorité d’une nation envers une autre, et tire son fondement dans la fraternité entre les humains. Elle est toujours ponctuelle, à la suite d’une catastrophe. Malheureusement, elle est souvent « récupérée » politiquement. Lorsqu’elle se prolonge trop dans le temps, elle devient de l’aide humanitaire.
Fraternité humaine – Catastrophe – Générosité du public – Politique ?
Diapo 13 : Témoignage Nakuma Bagayogo, stagiaire du CSTR
Je vais au Mali car je désire apporter mon appui aux populations locales à partir de projets mis en branle par eux. Je veux en apprendre le plus possible sur leur culture, vivre comme eux dans leurs difficultés et dans leurs succès.
Diapo 14 : La solidarité internationale
La solidarité internationale, c’est ce qui se passe lorsque quelqu’un d’une culture se met en position de « vivre et ressentir » le quotidien d’une autre culture, en laissant derrière lui ses préjugés. Passant nécessairement par la conscientisation, la solidarité internationale s’exerce au plan individuel dans le cadre d’un projet de coopération, d’un voyage à l’étranger où l’on tente de comprendre le quotidien de la culture d’accueil, ou simplement en choisissant d’acheter des produits « équitables » ou encore en signant une pétition pour l’annulation de la dette des pays du tiers-monde. La solidarité se vit en dehors des préjugés et implique de laisser derrière soi tout sentiment de supériorité culturelle ou économique.
Vivre, ressentir et partager – Comprendre – Appuyer – Égalité
Diapo 15 : Parlons coopération...
La coopération implique une relation de mutualisme, dans laquelle chacune des parties y trouve son compte et aussi son bénéfice. La coopération implique également un partage équitable du travail, et des bénéfices engendrés. Au niveau international, il y a réelle coopération lorsque des équipes internationales travaillent sur un pied d’égalité à un projet commun, ou encore des gouvernements qui s’entendent pour travailler de concert à un problème commun.
Coopération Sud-Sud : C’est la reproduction des modèles de développement international Nord-Sud, mais que des pays du Sud appliquent entre eux. Ils peuvent être basés sur un partage des ressources (ex. : Cuba fournit des médecins au Venezuela qui lui fournit du pétrole), une domination économique (ex. : investissements chinois en Afrique), ou simplement reproduire les erreurs de la coopération Nord-Sud (ex. : la maternité de Dienfeng, au Mali = « cadeau » du Qatar mais le budget n’a pas permis d’achever l’électrification, d’acheter le matériel médical nécessaire, ni d’engager du personnel). C’est malgré tout un signal des pays du Sud pour ceux du Nord, qui nous disent : « Nous pouvons nous passer de vous! »…
Critiques : Diagnostic au Nord pour résoudre problème au Sud, manque de pérennité des projets (quelques années maximum, pas de planification sur le long terme), manque de ressources financières (dépend beaucoup du politique), certaines ONG frauduleuses (attention pour toujours donner ou s’impliquer auprès de personnes de confiance), etc.
Diapo 16 : Présentation du CSTR Par des activités d'information, des campagnes de mobilisation, des interventions de partenariat et de coopération, le Comité de Solidarité/Trois-Rivières, en solidarité avec les réseaux d'action d'ici et d'ailleurs, œuvre pour que s'instaure :
Un monde plus juste;
Un monde plus démocratique;
Un monde plus équitable;
Un monde affranchi de la domination politique, économique et militaire.
Diapo 17 : Quelques exemples de projets de coopération menés par le CS/TR
Reforestation, agriculture durable et défense des droits des femmes en Haïti (IRATAM)
Soutien aux communautés autochtones en Bolivie (CEPROSI)
Électrification par panneaux solaires à Cuba (CUBASOLAR)
Amélioration de la santé nutritionnelle et de la sécurité alimentaire au Mali (Kilabo)
Diapo 18 : Présentation du RITA Présenter le Réseau In-Terre-Actif (www.in-terre-actif.com) et son travail : Destiné aux élèves et aux enseignants des niveaux primaire et secondaire de toute la francophonie, le Réseau In-Terre-Actif répond à la demande d'information sur les questions de développement international mais touche également les thématiques de la consommation responsable, de l'environnement, des droits humains, de la mondialisation et de la diversité culturelle. Le Réseau In-Terre-Actif est conçu de façon à stimuler les jeunes et les intervenants scolaires à s'engager dans des actions concrètes et à développer leur sens critique sur les questions d'ordre international et de citoyenneté locale et mondiale. Remercier les élèves pour leur écoute et leur participation!
ANNEXE : Témoignages
Sœur Rose-Aimée, religieuse La Révolution socialiste a banni l’église de Cuba, ce qui a créé un grand vide spirituel. Je désire ré-évangéliser les Cubains, les rapprocher de la religion catholique et de ses valeurs universelles. Je désire partager avec eux mon amour pour Dieu et les AIDER à cheminer dans leur vie spirituelle.
Joe-Guy Tremblay, ingénieur Mon entreprise, SMV Levallon, a obtenu un juteux contrat au Mali. Je suis content, car ça va me permettre d’aller les AIDER à se développer sur le plan technologique. On peut tellement leur en montrer! Je veux leur transmettre mes compétences dans la construction des barrages, leur montrer comment faire. Je vais contribuer à développer leur pays.
Jeanne Houle-Hould, touriste Cuba! Viva la playa! Je veux aller m’énergiser au soleil! Mais bon, je me déculpabilise de prendre du temps pour moi en AIDANT le personnel de l’hôtel avec différents cadeaux que j’ai apporté (bas de nylon, maquillage, télévision, etc.). Ils sont si pauvres, il n’y a rien dans leurs magasins et tout coûte si cher! L’état ne les paye presque pas…
Pietro Di Napoli, secouriste de la Croix Rouge Je suis ambulancier et on m’a appelé hier soir pour me dire que je partais ce matin pour le Groenland… il y a eu un important tremblement de terre et tout un village inuit a été enterré sous un glacier. Ces gens ont vraiment besoin de notre AIDE, et vite ! Je l’ai déjà fait lors de la crise du verglas, alors…
Nakuma Bagayogo, stagiaire du CSTR Je vais au Mali car je désire apporter mon appui aux populations locales à partir de projets mis en branle par eux. Je veux en apprendre le plus possible sur leur culture, vivre comme eux dans leurs difficultés et dans leurs succès. |